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La voiture électrique en histoire : Le déclin des voitures électriques au XXe siècle

Le XIXe siècle marque les débuts de la voiture électrique, accompagnés d’un succès fulgurant : ces véhicules étaient en effet majoritaires sur le marché de l’automobile et plus performants que leurs concurrents thermiques.

Néanmoins, le XXe siècle est caractérisé par le déclin des voitures électriques, qui enchaînent échecs après échecs. 

 

Un début prometteur

 

La fin du XIXe siècle est marquée par un fort engouement autour de la voiture électrique, qui a connu ses plus belles heures de gloire grâce à des courses et des records battus.

Les voitures électriques sont ainsi plus performantes que leurs concurrentes et également plus appréciées : en 1900, près du tiers des voitures sont propulsées par des batteries.

En 1901, en France, la Poste livre même le courrier en voiture électrique avec la Mildé, possédant une autonomie de 50 km.

 

À l’époque, les voitures électriques étaient plébiscitées pour leurs avantages : un démarrage immédiat, le silence du moteur, pas d’échappement de fumée ni d’odeur, et pas de vitesses à passer.

Néanmoins, cela n’a pas suffi à garder les voitures électriques dans la course et l’industrie automobile s’est tournée rapidement sur le véhicule à essence.

 

Un rapide déclin des voitures électriques

 

Le succès de la voiture électrique va être brutalement freiné par le progrès du moteur à explosion (ou moteur à combustion interne), mis au point par Daimler et Benz, et l’apparition en 1908 de la Ford T marquant le début de la démocratisation de la voiture thermique personnelle.

 

C’est le début de l’âge moderne de l’automobile : la production à la chaîne fait baisser les coûts de production, l’invention du démarreur électrique par Charles Kettering en 1912 améliore le confort des voitures thermiques et ces véhicules profitent de l’essence bon marché.

Les voitures thermiques bénéficient également d’une amélioration constante des performances au niveau de la vitesse, de l’autonomie, du poids des véhicules ainsi que du confort.

 

Toutes ces évolutions annoncent la fin de la propulsion électrique. Il aura fallu deux décennies pour que le moteur à essence supplante entièrement les voitures électriques.

Dans les années 1920, plus de 3 millions de véhicules à essence sont produits contre seulement 400 véhicules électriques.

 

Une réduction des voitures électriques à un marché de niche

 

Si les voitures électriques n’ont pas su faire le poids face à leurs concurrents thermiques, c’est notamment parce qu’elles se sont limités à un marché de niche : les véhicules utilitaires urbains, notamment les flottes de taxis, les voitures individuelles de luxe, ou encore les bennes à ordure, les bus, les chariots d’usine et les véhicules de livraison.

À l’inverse, les constructeurs de voitures à essence ont très vite voulu produire en masse afin de s’adresser à une demande plus large. 

De plus, les progrès technologiques dans le domaine des batteries amorcés au XIXe siècle vont rapidement dépérir au début du XXe siècle, laissant l’évolution des voitures électriques à l’arrêt. Ainsi, les fabricants de batteries de voitures électriques ont cessé de les améliorer et se sont tournés vers la production de batteries pour l’allumage des moteurs à essence.

Même les pionniers de l’électrique, comme Charles Jeantaud ou Louis Krieger, vont se reconvertir dans les moteurs thermiques.

 

Les voitures électriques sont donc cantonnées à une version peu évoluée, ainsi elles ne bénéficient pas d’une autonomie suffisante pour s’accommoder aux nouveaux usages automobiles. D’autres facteurs majeurs restent en stand-by, notamment le nombre réduit de bornes de recharge ou le poids encore élevé des véhicules, ce qui ne permet pas aux voitures électriques de se développer suffisamment. 

 

La voiture électrique, une alternative qui n’a jamais vraiment disparue

 

Bien que les voitures électriques aient un usage restreint au XXe siècle, ces véhicules n’ont jamais quitté totalement le paysage automobile.

Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les pénuries de carburant permettent un timide retour de la voiture électrique. En 1941, Peugeot lance la VLV (Voiture Légère de Ville), une voiture entièrement électrique avec une autonomie de 80km, mais n’écoule qu’un peu plus de 300 exemplaires.

L’intensification des pénuries (aluminium, plomb, coupures d’électricité…) et l’interdiction de produire des voitures électriques émis en 1942 par un militaire allemand en France, contraint la voiture électrique à disparaître de nouveau.

 

Ce n’est qu’à la fin des années 1960 que la voiture électrique va connaître un réel regain d’intérêt, grâce à l’évolution de la conscience écologique accompagnée d’une volonté de réduire la pollution de l’air. Dès 1966, le Congrès américain va en effet recommander la construction de véhicules plus écologiques, mais sans grand effet immédiat.

Les fluctuations du cours du pétrole suite au choc pétrolier en 1973 vont alors renforcer cette prise de conscience environnementale et replacer les voitures électriques sur le devant de la scène automobile.

De nombreux prototypes de voitures électriques voient le jour dans le monde entier, comme la CityCar en 1974 aux États-Unis avec 64 km d’autonomie. Cela s’accompagne également d’actions politiques, avec notamment l’adoption en 1976 de l’Electric and Hybrid Vehicle Research, Development, and Demonstration Act par le Congrès américain, dont le but est de favoriser la recherche et le développement de voitures électriques et de batteries.

Une fin de siècle rythmée par un échec constant

En 1990, un véritable plan opérationnel est adopté aux États-Unis : le Zero Emission Vehicle (ZEV) mis en place en Californie, qui impose aux constructeurs américains de réaliser au moins 2% de leurs ventes avec des véhicules zéro émission en 1998 pour être autorisés à commercialiser d’autres véhicules (ce chiffre passera à 5% en 2001 puis à 10% en 2003). Les grands constructeurs lancent alors des modèles de voitures électriques, notamment General Motors avec l’EV1. 

En France, le gouvernement avait pour objectif d’atteindre 5% de voitures électriques en 1999. Par conséquent, différents prototypes sont lancés par les constructeurs : Renault avec la Zoom en 1992 puis la Next en 1995, la Citroën AX électrique ou encore la Clio électrique.

Néanmoins, ces tentatives de commercialisation ont été un échec et l’idée de la voiture électrique est encore une fois abandonnée. 

 

Il faudra attendre le début des années 2000 pour que la voiture électrique séduise de nouveau les automobilistes, et cette-fois ci, pour de bon !